Silence Infini du Mont Pourri

Second sommet du massif de la Vanoise, le Mont Pourri s’élève, massif et immuable, entre les arêtes sauvages et les teintes fauves d’un automne qui s’efface. Au creux de ses flancs, entre les glaciers bleutés et les ruisseaux gelés, repose le refuge du Mont Pourri.

Tout semble respirer jusqu’aux lieux reculés. Le froid griffe les sommets, les ruisseaux courent après le reflet des nuages, les racines s’étirent tandis que le vent hurle contre les flancs rocheux.

Ainsi, tout prend vie.

Trois hommes contemplent la flamme d’un jour qui s’éteint. Des lueurs dorées viennent envelopper les sommets.

Ils se tiennent là, témoins d’un instant, sans chercher en le monde des significations plus profondes que sa splendeur évidente. Le monde est ce qu’il est : beau et muet. Ici, il faut savoir se tenir face à son indifférence, face à une beauté qu’on ne pourra jamais saisir, plus libre et vaste que les contours de notre réalité tangible. Ici, tout échappe à la main de qui veut s’approprier, mais s’offre à celle de qui sait accueillir.

Dans ces hauts lieux, deux mondes se frôlent, et l’Homme trouve refuge dans l’étreinte de la nature. À mesure qu'il s'aventure dehors, s’éclairent en lui peu à peu les chemins du dedans. Gravir ces hauteurs non pour y trouver des réponses, mais pour en revenir, simplement, avec le cœur un peu plus grand.

Pour, enfin, s’abandonner à cette vérité murmurée : celle de contempler plutôt que de posséder.

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